Jean Charlebois
Photo : Michel Tulin
Jean Charlebois est écrivain pour gagner sa mort. Dignement. Depuis toutes ces années, soit quarante-cinq ans, son œuvre s’articule autour de deux thèmes qui lui tiennent particulièrement à cœur : la mour et l’amort. Comme le lui a répété maintes et maintes fois son « père », Paul Éluard :
« Il nous faut peu de mots pour exprimer l’essentiel ; il nous faut tous les mots pour le rendre réel. » Et plusieurs livres aussi, parfois.
Parallèlement à ses livres, il exerce, pour gagner sa vie, le métier d’écrivain public. C’est-à-dire qu’il fabrique des textes sur mesure pour des sociétés publiques, des sociétés privées, des PME, pour des musées, des chanteurs, des acteurs, des cinéastes... Il a même écrit des textes de chanson pour l’émission-culte Sesame Street – témoin son certificat dûment signé de la plume même de Big Bird.
Il est né en 1945, à Baie-Saint-Paul (mais... toute la famille sait que sa mère a accouché à Québec), du temps où les goélettes – les voitures d’eau –venaient charger de la « pitoune » au quai. Son grand-père, aux yeux bleus bleus bleus, y tenait le magasin général, situé drette en face de l’église, ras le pont qui enjambe la rivière du Gouffre, à vingt pas du café Moderne (le cœur du village, dans les années cinquante).
Il a publié des recueils de poèmes, trois romans (l’Oiselière est probablement le plus connu), des ouvrages en prose, un journal en mille miettes ainsi que deux recueil de nouvelles, dont Petites nouvelles... Et ce, au Noroît, aux éditions Table rase (France), à l’Hexagone, aux éditions Paroles d’Aube (France), chez Lanctôt Éditeur, à La passe du vent (France) et, depuis quelques années, aux éditions Les heures bleues. Bref, plus d’une vingtaine d’ouvrages, tous marqués, comme il est dit précédemment, au coin de la mour et de l’amort.